Photo : Julenka |
Vous est-il
arrivé de terminer une rencontre et d’avoir le sentiment que quelque chose vous
avait échappé ? Pas dans le sujet, mais dans ce qui c’était passé dans
l’assemblée. Et que cette tension dans l’air venait de nulle part. Une espèce
de « mais voyons, qu’est-ce qui se passe ici ? » Pour ces situations où
on se dit qu’on aimerait bien qu’un oiseau nous chantonne à l’oreille ce qui
s’est passé et ce qu’on n’a pas vu, il y a une solution : le 3e
œil.
Il s’agit d’un
rôle qu’on donne à une personne pendant la rencontre et qui consiste à observer
le groupe, à voir ce qui se passe au-delà des sujets discutés. Lorsque bien
utilisé, il peut permettre de « nommer l'éléphant dans la pièce » et permettre de
reprendre la discussion dans un meilleur état d’esprit, d’amener certains
patterns à changer et d’instaurer une habitude de feedback qui nourrit chaque
personne et le groupe en même temps.
Qui est le 3e œil ?
Le 3e
œil peut être n’importe quelle personne présente qui a la volonté et la
capacité de se retirer temporairement de la discussion pour observer ce qui se
passe. Il peut même y avoir plus d’une personne qui remplissent ce rôle, selon
le nombre de participants ou la durée de la rencontre. Il est important qu’il
ou elle fasse partie du groupe, puisque de cette façon, elle connaît les
personnes présentes et le contexte de la rencontre.
En quoi consiste le rôle exactement ?
La personne
choisie prend simplement des notes générales sur ce qui se passe :
l’ambiance, les tensions, les actions et réactions qui se démarquent pendant la
rencontre. Par exemple, est-ce que certains sujets provoquent des « bruits
de criquets » ? Est-ce que les interventions de Julie passent
systématiquement dans le beurre ? Est-ce que les décisions sont confirmées
avant de passer au sujet suivant ? Est-ce que Marc coupe souvent la parole à
quelqu’un d’autre ? Ou bien les décisions sont-elles prises de la façon qui
avait été décidée ? Qui prend les rênes de la discussion ? Est-ce que Youssef semble
recevoir un accueil plutôt froid alors que le même message passe lorsqu’il
vient de quelqu’un d’autre ? Qui semble faire pencher la balance ?
Ensuite, il
est possible de faire un feedback tout de suite à la fin de la rencontre, de
façon orale ou écrite, en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’observations sur
cette rencontre seulement et non pas une évaluation de la personne. Une autre
façon est de prendre un peu de temps et d’envoyer le tout par écrit à tout le
monde. Une page tout au plus sera nécessaire, puisqu’on ne fait pas un
inventaire complet, mais qu’on essaie plutôt de sortir des habitudes et des
tendances qui passent habituellement sous le radar. Inutile aussi d’y ressasser
un élément qui a été mentionné et réglé durant la rencontre. Ce qui est réglé
est réglé et l’idée derrière ce rôle est de mieux se connaître pour trouver des
pistes de solution.
Il est
également important que l’information soit rendue disponible à tout le groupe et
pas seulement aux responsables et cela, pour deux raisons fondamentales. Cela
permet à tous de valider s’ils ont observé les mêmes choses, mais aussi de
diminuer la tension et le sentiment d’être épié qui pourrait survenir
autrement.
Quand le rôle se termine-t-il ?
Lorsque
l’information a été partagée, le rôle est terminé jusqu’à la prochaine
rencontre. Il ne s’agit pas de développer une paranoïa collective, mais bien de
trouver où les réunions coincent le plus souvent. On se donne le temps
d’essayer quelques fois, mais si vous réalisez que cette approche n’est pas
pour vous, inutile de s’acharner !
Le 3e œil est
un outil parmi tant d’autres pour vous aider à faire avancer vos discussions.
N’hésitez pas à partager vos trouvailles et vos trucs dans les commentaires!
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