Cette phrase, je l'ai entendue au rendez-vous de l'innovation sociale ce printemps. Elle exprime tellement bien l’idée centrale de ce billet que je me permets de la reprendre, tout en rendant le crédit à son auteur, Pascal Beauchesne, stratège créatif, innovateur social et membre de plusieurs CA.
Donc, reconnaître que porter un chapeau, c’est aussi reconnaître que dans une rencontre inter-organisations, représenter un groupe, une cause ou une institution peut parfois, bien malgré nous, ralentir le processus plus que d’aider les gens qu’on tente de représenter avec justesse et équité.
Donc, reconnaître que porter un chapeau, c’est aussi reconnaître que dans une rencontre inter-organisations, représenter un groupe, une cause ou une institution peut parfois, bien malgré nous, ralentir le processus plus que d’aider les gens qu’on tente de représenter avec justesse et équité.
Bien sûr, il y a la
structure derrière les personnes assises autour de la table et il est important
de croire que la vision dont nous sommes porteurs est fondamentale. Mais ce
faisant, il arrive trop souvent que ce qui était à l’origine une occasion de
travailler ensemble sur un objectif commun génère des tensions qui nous font
passer à côté de la perspective globale. Et tout le monde y perd en temps, en
énergie et en impact.
En gardant en têtes quelques éléments de base, il y a quelques moyens
simples, qui ne demandent souvent qu’un peu de volonté, pour aider à déjouer
cette tendance naturelle à garder les lunettes de notre organisation dans ces
rencontres.
Il faut d’abord être honnête avec soi et avec les autres. Lorsqu’on
travaille dans une organisation, qu’on baigne dans un sujet à temps plein, il
est normal que ce sujet prenne une grande place dans nos priorités et l’angle
par lequel on approche le monde. Et c’est comme ça pour la plupart des gens.
Les processus intersectoriels visent justement à coconstruire une nouvelle
réalité à partir du plus large spectre possible. Pensez à un arc-en-ciel :
ce qui en fait la beauté, c’est justement l’ensemble des couleurs qui s’y
fondent. Une aurore boréale, même si elle est magnifique, ce n’est pas un
arc-en-ciel. La concertation, ce n’est pas monochrome.
Comme la plupart des personnes impliquées dans des processus
intersectoriels participent souvent à plusieurs de ces processus, il est toujours
bon de garder à la vue ou sous la main, sur les documents de préparation des
rencontres ou une affiche, par exemple, la raison des rencontres.
On peut aussi se donner un point « rappel » en ouverture de
rencontre pour raviver aux esprits les raisons pour lesquelles les gens se sont
engagés dans ce processus.
Lorsque des objectifs sont établis, confronter les décisions à ceux-ci
peut aussi permettre de réaliser rapidement si des glissements se produisent.
Bien entendu, on essaie de garder en tête, dans les moments où la
tension commence à monter, qu’il y a une distinction entre son travail et soi,
que nous ne sommes pas la seule personne à vivre ces frustrations autour de la
table et que chaque médaille, peu importe à quel point elle est fine, a deux
côtés. On court ainsi le beau risque de voir les « grandes solitudes »
que nos détracteurs aiment tant affronter (ou même créer) devenir une force
vive.
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