Les 4 filtres de l'innovation sociale


Vous avez eu une super idée pour aider votre quartier, votre communauté ou même le monde ? Vraiment génial ! Sauf que lorsqu’on vous demande ça entre dans quelle « catégorie », vous êtes un peu pris au dépourvu parce que ce « quelque chose », il n’entre pas tout à fait dans les boîtes que vous êtes habitués de voir. Peut-être avez-vous entre les mains une innovation sociale ! Mais comment le savoir ? Un peu à l’image de Socrate, avec son allégorie des 3 passoires (d’actualité depuis 2 500 ans !) pour « réfléchir avant de parler », je vous propose de faire passer votre projet, ses décisions, ses orientations, ses actions et son quotidien par 4 filtres pour « réfléchir tout en changeant le monde ». 

Pour moi, l’innovation sociale, dans sa version « changer le monde pour le meilleur », peut se résumer à 4 mots, en autant qu’on en a compris l’essence : « PAR, POUR, ET, AVEC ».

PAR, c’est le lien qu’il doit y avoir entre votre projet et celui à qui il est destiné. Est-ce que vous faites « à la place de » ou bien est-ce que votre projet est proche de la réalité des gens ? Pourraient-ils arriver à la même idée que vous s’ils avaient les mêmes outils et les mêmes possibilités ? Peuvent-ils prendre part au processus, s’impliquer à toutes les étapes ? Êtes-vous accessibles, de toutes les façons possibles ? Êtes-vous à des milliers de kilomètres de ceux que vous voulez aider ou connaissez-vous leur réalité de l’intérieur ?

POUR tous ceux que ça pourrait toucher, les générations actuelles et celles qui vont suivre, ceux qui n’ont pas de voix et ceux qui n’arrivent pas à utiliser la leur, peu importe la raison. Y trouvent-ils une vraie réponse à un vrai problème ? Votre projet résonne-t-il dans leur existence ? Si vous ne pouvez pas parler au « je », il vous reste à trouver l’information.

AVEC ceux que l’on désire toucher, parfois ceux qui ne le savent pas encore, en collaboration, en co-construction, en coopération. Avec, c’est la façon de décider, de s’organiser, de faire vivre l’idée. Bref, c’est tout ce qui réfère au « comment » de votre projet. Le « Avec» permet de rééquilibrer les forces, de partager l’effort de tous ceux qui veulent y prendre part en fonction de leurs forces. Et s’ils n’en ont pas la possibilité, il reste à découvrir le moyen d’y arriver.

La clé, elle se situe dans le « ET », car c’est en amalgamant tout ça que ça devient une innovation sociale, une différence profonde. Ensuite, à chaque projet son dosage de tout ça. Il n’y a pas de recette, et c’est ça qui est beau, selon moi. Parce que si LA recette existait, elle serait probablement déjà mise en application de façon standardisée, « cannée » et intégrée… Bref, elle ne serait plus innovante.

C’est de cette façon qu’on arrive à sortir de la mentalité qui est à l’origine des problèmes que nous tentons de résoudre. L’important reste de se questionner, de se mettre soi-même sur la sellette, d’interpeler les nouvelles connaissances et les savoirs ancestraux pour trouver les réponses que l’on cherche. Bref, développer ce réflexe et s’y astreindre constamment… On pense dès le début à des moyens concrets pour que ces principes continuent de s’appliquer dans la routine, quand les défis vont s’installer, les gens impliqués changer et le projet évoluer. 

Ça semble chronophage, mais c’est essentiel et salvateur si vous me demandez mon avis.

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